CHAQUE ALLIÉ.E COMPTE!

L’an dernier, à l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, nous avons osé nommer une réalité que beaucoup ressentent : les droits des personnes LGBTQ+ reculent.

Ce n’était pas une exagération. Ce n’était pas de la peur.

C’était une alerte.

Et depuis, les faits nous ont malheureusement donné raison.

Ce que nous redoutions est en train de se produire, et ce n’est que le début.

Des atteintes légales sont constatées dans de nombreux pays, où de nouvelles lois restreignent les droits des personnes LGBTQ+ ou suppriment des protections existantes :

• États-Unis : adoption de nombreux décrets contre les personnes trans;
• Hongrie : loi limitant les marches des fiertés;
• Russie : criminalisation du « mouvement LGBTQ+ »;
• Royaume-Uni : définition juridique rétrograde des femmes trans;
• Ghana : peines de prison pour le soutien aux activités LGBTQ+.

Et ici aussi, les signes sont préoccupants.

Au Canada, le nombre de crimes haineux liés à l’orientation sexuelle rapportés à Statistique Canada a plus que quadruplé entre 2018 et 2023, passant de 186 à 860 cas.

Selon un sondage Léger Marketing (2024) :

• 18 % des Canadien.ne.s estiment que les mentalités se sont détériorées envers les personnes LGBTQ+;
• 34 % constatent une hausse des discours haineux.

Dans ce contexte, les personnes LGBTQ+ ont plus que jamais besoin du soutien de leurs allié.e.s pour faire valoir leurs droits. C’est pourquoi la campagne annuelle de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie lance un appel clair : chaque geste compte, chaque voix peut faire la différence, soyez l’Effet allié.

La réponse est simple, tout le monde. Par des gestes concrets, chacun.e peut amplifier les voix des personnes LGBTQ+ et contribuer à un environnement plus inclusif. (Lire – L’importance des personnes alliées)

Mais aujourd’hui, afficher son soutien peut être plus difficile.

Même si 1 personne sur 2 au Canada se reconnaît comme alliée, de plus en plus hésitent à le faire ouvertement. En dix ans, la proportion de personnes qui préfèrent ne pas se prononcer sur cette question a plus que doublé — passant de 9 % à 25 % dans les milieux de travail, par exemple.

Parfois, certaines personnes hésitent à dire qu’elles sont des alliées parce qu’elles perçoivent le terme comme trop militant, ou à se positionner par peur de mal faire, d’être jugées ou de ne pas en faire assez. Fréquemment, on peut entendre : « Je ne connais pas tous les termes. » ou bien « Je ne sais pas toujours comment réagir face à une blague déplacée… »

C’est une personne qui agit en solidarité avec un groupe marginalisé dont elle ne fait pas partie. Dans le cadre de la diversité sexuelle et de genre, cela désigne une personne qui soutient les luttes des personnes LGBTQ+ pour une pleine égalité. 

Une personne issue d’un groupe donné peut aussi s’allier à un autre groupe (ex. : une personne lesbienne alliée des personnes trans). Le terme peut également s’appliquer à une organisation qui promeut l’inclusion au sein de son milieu.

Voici 5 pistes pour contribuer au changement :

• Écouter attentivement : il peut être utile d’écouter les récits des personnes LGBTQ+ avec l’esprit ouvert, sans chercher à corriger ou à relativiser leurs vécus.

• S’informer de manière continue : approfondir ses connaissances sur les identités, les réalités et les enjeux LGBTQ+ peut enrichir sa compréhension.
• Observer ses milieux avec un regard critique : se questionner sur les normes, pratiques ou structures en place dans ses environnements (travail, école, communauté) permet d’identifier des pistes d’amélioration pour plus d’inclusion.
• Mobiliser son cercle d’influence : chacun.e peut, à sa façon, contribuer à faire évoluer les choses autour de soi, que ce soit au sein de sa famille, avec ses ami.e.s ou dans son milieu professionnel.

Choisir de prendre la parole quand c’est possible : il arrive que certaines personnes ne puissent pas toujours s’exprimer en sécurité. Dans ces cas, faire preuve de solidarité en réagissant avec respect et bienveillance peut faire toute la différence.